Pourquoi la dépression est-elle plus fréquente chez les femmes que chez les hommes ?

Facteurs biologiques

1. Génétique : la dépression a une composante génétique d’environ 30 à 40 %. De plus, certains gènes (pouvant différer entre les hommes et les femmes) pourraient modifier nos réactions aux événements et seraient associés à une plus grande susceptibilité à la dépression.
2. Hormones sexuelles : les hormones dites sexuelles modulent notre sensibilité à l’environnement. Leurs effets, au cours de la période prénatale, de la puberté et des cycles menstruelles (syndrome prémenstruel) ont été liées à un risque accru de dépression chez les femmes. Les études sur la transition ménopausique n’ont pas fourni de preuves concluantes.
3. Réponse physiologique au stress : les hommes présentent généralement des réponses physiologiques plus importantes au stress que les femmes, notamment en termes d’activation hormonale.

Facteurs psychologiques

1. Négativité : certaines études affirment que les femmes auraient plus tendance à présenter des signes de nervosité et de négativité par rapport aux hommes au cours de l’adolescence.
2. Impulsivité : certaines études affirment que les hommes auraient plus tendances à s’exposer à des situation à risque au cours de l’adolescence.
3. Rumination et co-rumination : certaines études affirment que la rumination, c’est-à-dire le fait d’analyser passivement et de manière répétitive ses problèmes, pourrait contribuer à expliquer une partie de l’écart. De plus, la co-rumination, c’est-à-dire le fait de ruminer au cours de discussion à deux, serait plus courante chez les adolescentes
4. Estime : certaines études ont montré un lien entre le sentiment d’insatisfaction corporelle (plus fréquent chez la femme) et la dépression.

Nb : Le niveau de preuves des études portant sur les aspects psychologiques est faible. Les conclusions sont à prendre avec précaution.

Facteurs sociaux

1. Adversité : dans le monde, environ 30% des femmes ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire, et 7% ont subi des agressions sexuelles hors du cadre de la relation de couple. Les femmes victimes de violence ont deux fois plus de risques de développer des troubles psychiques tels que la dépression.
2. Inégalités : Le genre est lié à divers déterminants de la santé mentale tels que la position économique, l’accès aux ressources et le statut social. Certaines études ont montré que le degré d’inégalité affecterait le ratio entre les sexes en matière de dépression.

Conclusion

Plusieurs facteurs de risque biologiques, psychologiques et sociaux liés au genre et au sexe pourraient expliquer la différence de fréquence de la dépression  liées au genre et au sexe. L’explication est probablement multifactorielle et la part de chaque facteur reste à déterminer. Cependant, le niveau de preuve associés à ces facteurs sont hétérogènes et nécessite une compréhension approfondie afin de mieux saisir les mécanismes et les interventions appropriées qui en découleraient.