Une personne sur cinq fera l’expérience de la dépression au cours de sa vie, selon les chiffres de l’OMS. La science nous aide à mieux comprendre la dépression et à développer les interventions de santé de demain qui aideront les personnes concernées. ComPaRe Dépression vous présente régulièrement un article scientifique important pour vous tenir au courant des avancées.
RESUME DE L’ARTICLE
La rTMS est une technique de soins non invasive et non douloureuse qui utilise des champs magnétiques pour moduler l’activité cérébrale dans des régions spécifiques du cerveau. Le cortex préfrontal dorsolatéral gauche est une région du cerveau impliquée dans le contrôle cognitif et émotionnel et sa stimulation peut avoir des effets sur une variété de symptômes psychiatriques.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
L’article passe en revue les études existantes sur l’utilisation de la rTMS appliquée sur cette zone dans diverses maladies (les troubles de l’humeur, la schizophrénie, le trouble obsessionnel-compulsif,…) et il analyse les effets de cette intervention sur différents symptômes associés à ces troubles, tels que la dépression, l’anxiété, le craving, les capacités de mémoire…L’objectif était d’évaluer comment la stimulation de cette zone spécifique pourrait influencer les symptômes associés à ces diverses maladies neuropsychiatriques.
Qu’est-ce que l’étude a découvert ?
Cette étude a analysé 174 essais cliniques, regroupant 7905 patients ayant 32 diagnostiques différents. Les résultats indiquent que la stimulation magnétique du cortex préfrontal dorsolatéral gauche peut avoir des effets significatifs sur plusieurs symptômes, quelque ce soit le diagnostic, avec les effets les plus forts retrouvés sur le craving puis plus modérés sur la dépression. Un effet léger est retrouvé sur l’anxiété, les obsessions et les compulsions, la douleur, la mémoire, le contrôle cognitif et la coordination motrice. Aucun effet significatif n’a été retrouvé sur l’attention, les idées de suicide, le langage, la marche, la fatigue ou la qualité du sommeil. A noter que l’efficacité de la rTMS peut varier en fonction de la maladie et de la réponse individuelle au traitement.
Que peut-on apprendre de cette étude ?
L’originalité de cette étude est d’étudier les effets de la rTMS sur le cortex préfrontal non pas dans une maladie spécifique mais selon les symptômes présentés par les patients et offre la voie à des applications plus personnalisées de la rTMS. En recherche, cette approche peut également permettre de mieux comprendre les réseaux cérébraux impliqués dans l’apparition de tels ou tels symptômes.
* Résumé et adaptation française de l’article de Kan RLD et ses collègues: “ Effects of repetitive transcranial magnetic stimulation of the left dorsolateral prefrontal cortex on symptom domains in neuropsychiatric disorders: a systematic review and cross-diagnostic meta-analysis.