La Dr Zélia Breton et les chercheuses et chercheurs de ComPaRe Endométriose ont mené une étude sur les facteurs associés aux symptômes d’anxiété et de dépression chez les femmes atteintes d’endométriose.
Cette étude a été publiée dans le Journal of Psychosomatic Research.
Pourquoi avoir mené cette étude ?
Les femmes atteintes d’endométriose présentent des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés que la population générale. Si de nombreuses études se sont intéressées à la douleur chronique, les autres facteurs pouvant affecter leur santé mentale restent peu explorés.
Cette étude visait à mettre en évidence les facteurs associés à des symptômes plus sévères d’anxiété et de dépression chez ces femmes.
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons mené une étude transversale auprès de 2 394 participantes de la cohorte ComPaRe Endométriose. Les symptômes d’anxiété et de dépression ont été évalués à l’aide des échelles GAD-7 (Generalized Anxiety Disorder-7) et PHQ-9 (Patient Health Questionnaire-9).
Un modèle de régression logistique polytomique a permis d’explorer les facteurs associés à la gravité des symptômes d’anxiété et de dépression en ajustant sur l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), le nombre de comorbidités, le délai de diagnostic et l’âge au moment de l’apparition des premiers symptômes.
Quels sont les résultats ?
Au total, 32 % et 45 % des participantes présentaient respectivement des symptômes d’anxiété et de dépression modérés à sévères.
Les facteurs associés à une plus grande sévérité de ces symptômes comprenaient un faible niveau d’étude, une mauvaise qualité de sommeil, une qualité de vie réduite, la sévérité des douleurs pelviennes/abdominales, le nombre de comorbidités, un IMC élevé, le nombre de consultations médicales avant le diagnostic et le recours à la médecine complémentaire.
À l’inverse, un âge avancé, une situation financière confortable, l’absence de traitement de la douleur ou des suivis échographiques transvaginaux moins fréquents étaient associés à des symptômes d’anxiété et de dépression moins importants.
En conclusion
Cette étude met en lumière plusieurs facteurs sociodémographiques et médicaux associés à une plus grande gravité des symptômes d’anxiété et de dépression chez les femmes atteintes d’endométriose. Ces résultats pourraient, s’ils sont confirmés, orienter les stratégies de prévention, améliorer la formation des professionnels de santé et optimiser les traitements afin d’améliorer la prise en charge des patientes.