Sara, patiente inscrite sur ComPaRe depuis quelques années, témoigne de son parcours médical et de sa vie avec la dépression. Si vous souhaitez vous aussi apporter votre témoignage, contactez-nous.
Je suis Sara, j’ai 39 ans, ancienne ingénieure reconvertie et j’ai traversé une dépression pendant deux ans. Je me suis inscrite sur ComPaRe pendant ma dépression. Dès le début de cette dépression, je me suis inscrite sur ComPaRe car j’avais besoin d’appuis et ComPaRe m’apportait un soutien.
En 2020, alors que je suis enceinte, mes parents déclenchent tous les deux un cancer. Je deviens alors aidante et vie une période très compliquée. C’est là que la dépression débute. Je me dirige alors vers une thérapeute car je sens que j’ai besoin d’un accompagnement extérieur pour me soutenir. Cependant, les séances ne me plaisent pas et quand je manifeste ma volonté d’arrêter, elle m’oblige à revenir. J’étais psychologiquement faible et je me suis retrouvée en bras de fer avec cette thérapeute. J’ai eu la sensation d’être maltraitée car je n’étais plus dans le consentement. Puis tout s’accélère : j’accouche de mon deuxième enfant en octobre de la même année mais en décembre, je perds mon père et je m’effondre.
Heureusement, je suis très bien suivie par mon généraliste que je vois chaque semaine et qui m’oriente vers une psychiatre. Suite à ma précédente expérience, j’ai beaucoup d’appréhension mais finalement tout se passe bien et je retrouve un espace bienveillant. Mon généraliste et ma psychiatre échangent ensemble une fois par mois. Je commence un traitement médicamenteux car à ce moment de ma vie, j’ai des pensées de mort sans réelle envie de mourir. J’ai beaucoup de crises où je perds le contrôle : des crises d’angoisse. Je dormais du matin au soir, j’étais incapable de tenir une conversation et surtout j’étais incapable de réfléchir. Moi, qui étais cadre supérieure et manageais plusieurs projets, j’étais dans l’incapacité de planifier quoique ce soit.
Mon congé maternité se prolonge pour raisons de santé. En 2021, j’exprime la volonté de reprendre le travail à temps partiel. Même si je vais un peu mieux, je doute encore beaucoup de mes facultés intellectuelles à ce moment-là. A mon retour, je retrouve un environnement professionnel complètement dégradé. Je demande une rupture conventionnelle mais mon entreprise me bloque. J’ai fini par quitter mon entreprise et aujourd’hui, je suis auto-entrepreneuse. Les symptômes ont progressivement disparu et j’ai retrouvé toutes mes facultés cognitives. J’ai appris qu’il ne fallait pas être tout seul et qu’il faut bien s’entourer de professionnels de santé. J’ai appris à anticiper le stress et à mettre des barrières. Pour se sortir de la dépression, il faut des ressources sociales mais également financières, afin d’avoir un suivi médical pluriel et optimal.
ComPaRe Dépression est une opportunité de donner un autre regard sur la maladie. Il est nécessaire de prendre en compte tous les facteurs psycho-sociaux qui font tomber les gens en dépression. Il ne faut pas seulement guérir les personnes malades, mais guérir les situations et les environnements qui déclenchent la dépression.