En mai dernier, l’équipe de recherche ComPaRe-Endométriose s’est rendue à Edimbourg pour participer au 15ème congrès mondial sur l’endométriose. Ce congrès a rassemblé des chercheurs et chercheuses de renommée internationale dédiés à l’étude de cette maladie.
Durant cet événement, les membres de l’équipe ont pu présenter leurs recherches et partager ainsi leurs résultats préliminaires avec des experts du domaine. L’équipe a aussi eu le privilège d’y retrouver la Dr Stacey Missmer, Présidente de la Société Mondiale de l’Endométriose (World Endometriosis Society), présente sur la photo d’équipe 📷 !
Ce rendez-vous international est essentiel pour établir des collaborations et discuter des avancées scientifiques les plus récentes. Cette expérience enrichissante renforce la détermination de l’équipe à poursuivre ses travaux de recherche, en vue de mieux comprendre l’endométriose 🔎💪
Les 8 études présentées lors du congrès !
Profils de traitement 💊🧘♀️ – Une étude, menée par la Dr Hélène Amazouz, post-doctorante dans l’équipe, a identifié 4 profils de traitements chez les femmes atteintes d’endométriose.
• Profil n°1 (37% des participantes) : femmes prenant peu de traitements et profil de référence pour l’analyse des facteurs associés à ces profils.
• Profil n°2 (25%) : femmes utilisant des pilules contraceptives et des analgésiques. Comparées au profil n°1, elles étaient plus jeunes, mais plus âgées au moment du diagnostic, et ont déclaré des niveaux de douleur plus élevés, et plus d’inconforts et de maladies chroniques.
• Profil n°3 (20%) : femmes utilisant des thérapies alternatives et des analgésiques. Comparées au profil n°1, elles ont déclaré plus de douleurs et d’inconforts, et avaient plus tendance à bénéficier d’une mutuelle, à avoir un indice de masse corporelle plus faible, et à être fumeuses occasionnelles.
• Profil n°4 (18%) : femmes utilisant des progestatifs et des analgésiques. Comparées au profil n°1, elles étaient plus susceptibles de signaler des inconforts digestifs/urinaires, des douleurs sévères, davantage de maladies chroniques et des problèmes de mobilité pour les activités quotidiennes.
Endométriose et moral 😊😕 – Une analyse menée par Zélia Breton, doctorante en épidémiologie, a identifié plusieurs facteurs associés au moral (anxiété et dépression) chez les femmes atteintes d’endométriose. La majorité des répondantes présentaient des niveaux légers d’anxiété et de dépression. Toutefois, un pourcentage significatif de femmes avait des niveaux d’anxiété (32%) ou de dépression (44%) modérés à sévères. Les niveaux d’anxiété et de dépression avaient tendance à être plus élevés chez les femmes ayant rapporté un nombre très élevé de consultations avec un généraliste avant le diagnostic, dont la situation financière était perçue comme « un peu juste », dont le stade de la maladie était élevé, ou dont la qualité du sommeil était mauvaise.
Diagnostic 🩺 – On entend souvent que le délai de diagnostic de l’endométriose est de 7 ans en moyenne. L’étude de Zélia Breton a révélé un délai moyen de 10 ans dans ComPaRe-Endométriose ⌛. Cette étude a également identifié plusieurs facteurs associés à un délai de diagnostic plus long, notamment des douleurs de règles sévères avant le diagnostic, un indice de masse corporelle élevé, la présence de plusieurs maladies chroniques, ou des antécédents familiaux de douleurs pelviennes chroniques. Par ailleurs, ce délai avait tendance à être plus court chez les patientes ayant un âge aux premières règles plus tardif.
Thérapies alternatives et complémentaires (TAC) 🌿 – Une étude menée par Hélèna Schoefs, alors étudiante en Master, a révélé que 80% des répondantes avaient déjà eu recours à au moins une TAC. Cette étude a fourni des données détaillées sur 18 types de thérapies (fréquence et historique du recours, motif de consultation et origine des recommandations…). Les facteurs associés à ce recours comprenaient un âge jeune, un niveau d’études élevé, une situation financière perçue comme mauvaise, un grand nombre de soignants consultés avant le diagnostic, une insatisfaction envers la médecine conventionnelle et des complications post-chirurgie d’endométriose.
EndoValidation 🗂️🏥 – Une étude, menée par Solène Gouesbet, doctorante en épidémiologie, a comparé les caractéristiques de la maladie auto-rapportées par les participantes dans les questionnaires avec celles contenues dans leurs comptes rendus médicaux. Merci aux 215 participantes qui ont partagé leurs documents pour cette étude ! Les résultats ont montré un taux de validation élevé des diagnostics d’endométriose (96%) et d’adénomyose (90%). Cependant, la maladie était décrite de manière très différente d’un médecin à l’autre, rendant difficile l’identification précise des caractéristiques de celle-ci. Cette étude souligne l’importance d’une harmonisation globale de la description de la maladie pour améliorer la qualité des données de recherche sur la maladie. 🌍🔬
Douleurs passées 🕰️⚡ – Il y a différentes façons de mesurer l’évolution de la douleur : en faisant des évaluations répétées tous les ans, 2 ans, 5 ans… ou en posant des questions sur les douleurs passées. La 2ème option permet d’aller beaucoup plus vite 🚀 mais la fiabilité des données obtenues doit être évaluée. Nous avons donc testé la fiabilité de ces données pour plusieurs types de douleurs liées à l’endométriose. Les résultats montrent une bonne fiabilité de ces mesures pour les douleurs passées lors des règles, lors des rapports sexuels et à la miction, et une fiabilité plus modérée pour les douleurs à l’évacuation des selles et les douleurs abdominales.
Évolution des douleurs – On entend souvent qu’il n’y a pas UNE mais DES endométrioses 🎗️🎗️🎗️. Chaque femme peut expérimenter des douleurs différentes et leur évolution peut également varier. Une étude en cours a mis en évidence entre 3 et 4 trajectoires d’évolution différentes des douleurs liées à l’endométriose (douleurs lors des règles, lors des rapports, à la miction…). Plusieurs facteurs étaient associés aux trajectoires de douleurs sévères tels que des antécédents familiaux de douleurs pelviennes ou encore un âge plus jeune aux premières règles.
Améliorer les soins – 1 000 participantes ont proposé ~ 2 500 idées regroupées en 14 thèmes pour améliorer la prise en charge de l’endométriose, les 3 premiers sont :
📚 Améliorer la connaissance et la reconnaissance de l’endométriose par les soignants
✋ Mettre fin aux violences médicales (ex. paternalisme, sexisme dans les soins…)
😞 Améliorer les soins spécifiques à la maladie (ex. meilleure gestion des douleurs chroniques et de crise, ne pas être prise en charge pour infertilité dans le même service que les femmes enceintes…).
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