Une personne sur cinq fera l’expérience de la dépression au cours de sa vie, selon les chiffres de l’OMS. La science nous aide à mieux comprendre la dépression et à développer les interventions de santé de demain qui aideront les personnes concernées. ComPaRe Dépression vous présente régulièrement un article scientifique important pour vous tenir au courant des avancées.
RESUME DE L’ARTICLE
La dépression est une maladie fréquente, qui peut précéder ou faire suite à d’autres maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, ou encore des cancers. La recherche peut aujourd’hui nous informer sur les causes de ces associations fréquentes. On parle de de personnes souffrant de dépression et d’autres maladies comme ayant des « comorbidités ».
Comment cette étude a été menée ?
Un groupe de médecins et chercheurs experts de la dépression, issus de multiples pays, a réalisé une synthèse avec analyse critique de plus de 300 articles de la littérature scientifique.
Les auteurs ont récapitulé la fréquence des associations entre dépression et les autres maladies fréquentes, ainsi que les hypothèses biologiques qui expliqueraient ces associations.
Qu’est-ce que l’étude a découvert ?
Concernant les maladies du cœur et des vaisseaux, l’étude rappelle que presque 30% des personnes ayant souffert d’un infarctus du myocarde (‘crise cardiaque’) ont une dépression, tandis que une personne sur cing souffrants d’hypertension artérielle ou de diabète présente également une dépression.
Cette proportion, une personne sur cinq, soit 20% des personnes, est environ la même pour la dépression chez les personnes souffrant de cancer (tout type confondu), de fibromyalgie ou encore d’arthrose.
Les associations entre dépression et autres maladies peuvent être expliquées en partie par des facteurs socio-culturels, comme la sédentarité, les inégalités de revenus ou encore des traumatismes dans l’enfance. Des facteurs biologiques sont également identifiés, comme la génétique, la perturbation du microbiote intestinal ou encore une suractivation des voies de l’inflammation.
Que peut-on apprendre de cette étude ?
Il est à noter que cette étude ne produit pas de nouveau résultat mais fournit une synthèse critique et pédagogique de résultats existants. Cette étude permet de rappeler qu’un diagnostic de dépression ne doit pas occulter la possible existence d’autres maladies. Il est nécessaire de favoriser un suivi régulier des patients en dépression par un réseau pluri-disciplinaire de professionnels (médecins généralistes, infirmiers, cardiologues, etc.).
*Résumé et adaptation française de l’article de Berk M et ses collègues : “Comorbidity between major depressive disorder and physical diseases: a comprehensive review of epidemiology, mechanisms and management. “ World Psychiatry 2023 https://doi.org/10.1002/wps.21110