ComPaRe souligne les différences de perspectives entre patients et médecins sur les facteurs à prendre en compte lors du sevrage tabagique. Réalisée par le Dr. Alexandre Malmartel (Université Paris Cité), cette étude montre que ces divergences pourraient influencer l’efficacité des interventions, nécessitant une meilleure communication pour un accompagnement personnalisé.
Une nouvelle étude publiée dans Family Practice révèle des divergences notables entre les patients et les médecins concernant les facteurs à prendre en compte lors du sevrage tabagique. Menée par des chercheurs de l’Université Paris Cité, elle met en lumière l’importance de concilier les perspectives pour optimiser les interventions de sevrage.
Pour que le sevrage tabagique soit efficace, il est crucial de le personnaliser en prenant en compte les circonstances individuelles de chaque patient, qu’il s’agisse de facteurs démographiques, psychosociaux ou de comorbidités. Dans cette étude, 36 facteurs contextuels ont été identifiés à partir de la littérature et d’entretiens avec des praticiens. La pertinence de ces facteurs a ensuite été évalués par 793 patients de la cohorte ComPaRe, et 795 médecins grâce à des comparaisons par paires.
Les résultats montrent un accord global sur les facteurs les plus important, comme la motivation à arrêter de fumer et les comportements liés au tabac, que les deux groupes considèrent comme primordiaux. Toutefois, il existe également des divergences :quatre des dix facteurs les plus importants pour les médecins, tels que la présence de maladies psychiatriques, de co-addictions ne figurent pas dans le top 10 des patients. À l’inverse, les patients accordent plus d’importance aux effets secondaires du sevrage et à la personnalisation du sevrage en fonction de l’accès à des spécialistes en addictologie
Par ailleurs, cette étude montre que les médecins semblent avoir des idées plus arrêtées sur les facteurs à privilégier, ce qui peut conduire à une standardisation des soins. Par exemple, la « motivation à arrêter de fumer » est systématiquement classée comme le facteur le plus important par les médecins, alors que les patients sont souvent plus nuancés dans leurs réponses. Ces divergences soulignent la nécessité d’un dialogue approfondi entre patients et médecins pour déterminer ensemble les priorités du sevrage. Un manque de communication entre patients et médecins pourrait conduire à des interventions perçues comme inadéquates par les patients, réduisant ainsi leur engagement dans le processus de sevrage.
Cette étude met en lumière l’importance d’une communication efficace entre médecins et patients pour réussir le sevrage tabagique et appelle à une personnalisation des soins qui tienne compte des priorités et des valeurs des patients.
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