Une personne sur cinq fera l’expérience de la dépression au cours de sa vie, selon les chiffres de l’OMS. La science nous aide à mieux comprendre la dépression et à développer les interventions de santé de demain qui aideront les personnes concernées. ComPaRe Dépression vous présente régulièrement un article scientifique important pour vous tenir au courant des avancées.
RESUME DE L’ARTICLE
Certaines personnes dans la population générale présentent des risques plus élevés de développer des symptômes de dépression et d’anxiété. C’est par exemple le cas des femmes ayant subi des violences, physiques ou sexuelles, pendant l’enfance. Pour ces personnes, se lier à un animal de compagnie, notamment un chien, pourrait atténuer les symptômes de dépression et d’anxiété.
Le contexte de cette recherche
Aux Etats-Unis, la dépression et l’anxiété sont des troubles fréquents, touchant particulièrement les femmes : une femme sur cinq dans la cinquième ou sixième décennie de vie présente des symptômes de dépression et/ou d’anxiété sur une durée d’au moins deux semaines par an. Comprendre les facteurs qui renforcent ou diminuent l’apparition et le maintien de ces symptômes dans cette partie de la population est essentielle, pour les prévenir ou les soigner.
Comment cette étude a été menée ?
Cette étude observationnelle concernait des femmes ayant des antécédents de maltraitance infantile (physique ou sexuelle), incluses dans la cohorte Mind Body Study (MBS). Des études précédentes ont montré qu’il s’agit de personnes présentant un risque accru de dépression et d’anxiété.
214 femmes d’environ 60 ans ont répondu à l’étude, dont 156 avaient subi des violences pendant leur enfance. Parmi elles, 140 déclaraient avoir un chien ou un chat. L’attachement affectif à l’animal de compagnie était mesuré par un questionnaire (la Lexington Attachment to Pets Scale, LAPS). Ce questionnaire mesurait, par exemple, à quel point les personnes considéraient leur animal comme un ami, se confiait à lui, etc.
Les symptômes de dépression et d’anxiété des femmes répondant à l’étude étaient mesurés par des questionnaires (à l’instar de la cohorte ComPaRe Dépression !). Ces symptômes étaient d’abord considérés individuellement, puis combinés dans un score global mesurant l’ensemble des symptômes dépressifs et d’anxiété.
Qu’est-ce que l’étude a découvert ?
Dans l’ensemble, un attachement élevé à un animal de compagnie était associé à des scores légèrement plus faibles de dépression et d’anxiété. Cette moindre fréquence de symptômes anxio-dépressifs était plus prononcée chez les femmes ayant un chien, par rapport aux femmes ayant un chat.
Que peut-on apprendre de cette étude ?
Les résultats suggèrent qu’une forte relation affective avec un animal de compagnie, notamment avec un chien, pourrait être associée à une moindre intensité des symptômes de dépression d’anxiété chez les femmes avec antécédent d’abus physique ou sexuel pendant l’enfance. Il faut cependant préciser que cette étude, réalisée sur un groupe restreint de femmes, ne montre pas qu’avoir un animal de compagnie diminue les symptômes de dépression ou d’anxiété (c’est à dire qu’elle ne démontre pas de pas de lien de cause à effet).