Votre participation à ComPaRe Covid long a permis la réalisation d’un essai émulé montrant que le vaccin COVID-19 peut atténuer la gravité et la durée du Covid long chez les personnes affectées. Il peut également réduire l’impact de cette condition sur leur vie sociale, professionnelle et familiale.
Environ 1 personne sur 10 ayant été infectée par le SARS-CoV2 rapporte des symptômes au long cours tels qu’une fatigue persistante, un « brouillard mental » ou un essoufflement. C’est le Covid long. Environ 90% des personnes atteintes de Covid long rapportent encore des symptômes un an après leur infection initiale.
Des recherches préliminaires suggèrent que la vaccination, avec un vaccin COVID-19, des personnes ayant déjà un Covid long pourrait réduire la sévérité de leurs symptômes.
Pour étayer ces résultats, les chercheurs se sont appuyés sur les données de la cohorte ComPaRe Covid long pour réaliser une étude visant à émuler un essai clinique évaluant l’effet de la vaccination COVID-19 sur les symptômes et l’impact du Covid long.
Ils ont utilisé les données de 455 paires de personnes (vaccinées et non vaccinées) appariées sur plusieurs variables telles que l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, les comorbidités, l’hospitalisation pendant la phase aiguë de la COVID-19 et la gravité de leur Covid long. Les chercheurs ont comparé les patients vaccinés pour la première fois avec l’un des vaccins AstraZeneca, Pfizer-BioNTech, Johnson & Johnson ou Moderna à ceux qui sont restés non vaccinés.
L’âge moyen des participants était de 47 ans et la plupart (733 ; 80,5 %) étaient des femmes. Quelque 545 (60 %) avaient une infection COVID-19 confirmée en laboratoire et 81 (9 %) avaient été admis à l’hôpital pendant la phase aiguë de leur infection.
Les participants évaluaient la gravité de leurs symptômes et l’impact du Covid long sur leur qualité de vie tous les 60 jours à l’aide d’échelles validées.
La vaccination était associée à une légère réduction du nombre moyen de symptômes à 120 jours : 13 symptômes différents de Covid long chez les personnes vaccinées et 14,8 chez celles qui ne l’étaient pas. Deux fois plus de patients vaccinés ont signalé la rémission de tous leurs symptômes de Covid long : 57 (près de 17 %) contre 27 (7,5 %) des non vaccinés.
En ce qui concerne l’impact du Covid long sur la vie sociale, professionnelle et familiale des participants, les chercheurs ont utilisé une évaluation rapportée par le patient allant de 0 (aucun impact) à 60 (impact maximal). La note moyenne, à 120 jours, chez les vaccinés était de 24,3 contre 27,6 chez les non vaccinés.
Certains des patients vaccinés (26 sur 455, soit près de 6 %) ont signalé des effets secondaires, dont 4 ont été considérés comme graves, dont 2 ont nécessité une hospitalisation ; chez 13 autres, les symptômes se sont aggravés.
Les chercheurs reconnaissent plusieurs limites à leur étude, notamment le fait que tous les participants avaient été infectés avant que les variants Delta ou Omicron ne circulent. Le profil d’âge et de genre des participants pourrait également limiter l’extrapolation de leurs résultats.
Même s’il est difficile d’expliquer comment la vaccination pourrait réduire la gravité et la durée des symptômes du Covid long, étant donné les millions de patients présentant des symptômes persistants après une infection par le virus SARS-CoV-2 (et ceux à venir), cette étude est importante car elle décrit la première intervention potentielle pour réduire le fardeau du Covid long pour les patients et le système de soins. D’autres traitements pourraient être inspirés par ces recherches.
Une revue systématique de 16 études observationnelles provenant de 5 pays, également publiée dans la revue, confirme les résultats. Les auteurs de la revue systématique concluent que les vaccins COVID-19 pourraient à la fois protéger contre et aider à traiter les symptômes du Covid long, à condition qu’il y ait plus de preuves de bonne qualité.
Dans un éditorial lié, les docteurs Frances Edwards et Fergus Hamilton, respectivement du North Bristol NHS Trust et de l’Université de Bristol, s’accordent pour dire que : « La vaccination COVID-19 est susceptible d’avoir un effet bénéfique sur le Covid long en réduisant la gravité des cas ainsi que l’incidence. » Ils mettent cependant en garde : « Estimer la taille de l’effet (et l’effet de doses de vaccin supplémentaires) reste un défi dans les données d’observation. Les preuves de bénéfice après l’infection sont beaucoup plus floues et plus difficiles à interpréter compte tenu du taux actuel de séropositivité et de vaccination dans de nombreux pays. »
« Bien que ces études soient encourageantes, des essais comparant la vaccination avec un placebo chez les patients atteints de Covid long (telle que définie par les critères de l’OMS) sont nécessaires pour recommander définitivement pour ou contre la vaccination pour améliorer les symptômes du Covid long. » par le virus SARS-CoV-2″.